Apprendre à conduire avec un simulateur

simulateur

On ne le réalise peut-être pas toujours pleinement, mais la voiture peut devenir une véritable arme de destruction massive *ok, j’exagère un peu* si le volant tombe entre des mains inexpérimentées.

C’est pourquoi je ne pense pas prendre trop de risques en affirmant que l’apprentissage de la conduite est une étape cruciale pour chaque individu amené à conduire. Cet apprentissage doit être à la hauteur des enjeux que la conduite soulève : pour notre propre sécurité et pour celle des autres.

Je ne souhaite pas prendre la défense des examinateurs, mais je comprends bien la rigueur dont ils font preuve en ce qui concerne le respect du « code de la route ».

Après tout, toutes ces règles visent à donner à chaque automobiliste des bases identiques en ce qui concerne le partage de la route. Ne vaut-il pas mieux des examinateurs pointilleux que des examinateurs complètement laxistes ?

Aujourd’hui, j’aimerais vous parler des simulateurs de conduite et vous livrer un premier point de vue à ce sujet. Bien sûr, n’oubliez pas que nous sommes toujours dans l’échange : vos retours et vos opinions dans les commentaires sont précieux !

Simulateur de conduite : késako ?

Pour donner une définition très académique de la chose, le simulateur de conduite est : « un appareil qui permet à un conducteur réel de conduire un véhicule virtuel ».

Bien sûr, on ne parle pas ici de jeux vidéo ! Désolée pour les adeptes de « Need for Speed » et de « Forza MotorSport ». :)

Le simulateur de conduite, tel qu’on peut le retrouver en auto-école, vise à vous mettre dans des conditions proches de la réalité pour apprendre à mieux les affronter dans la vraie vie.

Comme vous pouvez le deviner grâce à l’image ci-dessous : le conducteur s’installe devant un triple-écran, dans un siège ressemblant à un siège automobile.

Tout comme dans la réalité, le siège est équipé d’une ceinture de sécurité.

L’appareil, quant à lui, est constitué de :

simulateur_2

  • Boîte de vitesse: il est possible de programmer la machine pour que les rapports passent automatiquement ou manuellement.
  • Frein à main
  • Volant: clignotants + système d’éclairage + commande d’essuie-glace. Il faudra utiliser l’ensemble de ces outils, comme en situation réelle.
  • Pédales frein / accélérateur + système d’embrayage
  • Système de démarrage: on doit tourner la clé de contact pour démarrer la voiture… Comme dans la vraie vie.

Le simulateur de conduite est proposé aux élèves par certaines auto-écoles. Cette pratique est de plus en plus répandue bien que relativement peu connue (pour le moment).

Souvent, on y a recours dans le cadre de l’évaluation initiale et dans les premières heures de conduite. Cependant, rien n’empêche d’utiliser le simulateur à n’importe quelle étape de l’apprentissage de la conduite.

Comment ça marche ?

Concrètement, on est au volant d’une voiture virtuelle qui évolue dans un environnement (virtuel) très variable… En fonction des paramètres, vous pouvez vous retrouver sur l’autoroute par une nuit orageuse ou sur une route de campagne sous un soleil aveuglant. Vous pouvez également paramétrer l’état du véhicule ou du conducteur, en appliquant par exemple un filtre qui simule l’état d’ébriété et en dégonflant les pneus du véhicule virtuel.

Ce que j’en pense

Mon expérience

Après avoir testé l’appareil, voici ce que j’en ai retiré :

  • Je trouve ça plutôt pas mal pour aider les élèves à apprivoiser l’embrayage: démarrer et s’arrêter sans caler.
  • Plutôt intéressant au niveau du changement des vitesses et au niveau de la maîtrise de la trajectoire du véhicule. L’élève peut s’entrainer à prendre des virages et à rester sur sa voie. Dit comme ça, ça peut paraître bête, mais quand j’ai commencé à conduire ce n’était pas si évident !

Etant conductrice depuis 4 ans, cet exercice ne m’a pas posé de problème particulier.

Je reconnais cependant que la sensation n’est pas la même qu’à bord d’un véritable véhicule. Sur le simulateur que j’ai testé, il n’y avait pas l’effet d’accélération ou de freinage dans le siège. Mine de rien, j’ai l’impression que ça a beaucoup changé ma perception des choses (et notamment de la vitesse).

Hormis ça, j’ai également testé quelques mises en situation. J’en reste un peu perplexe. Elise, Ambre et Kader s’y sont également prêtés, attention les yeux, voici l’hécatombe ! * Bah oui on n’a pas pu apprendre avec NeoPermis…* :

Kader, conducteur depuis une vingtaine d’année, a renversé un cycliste. En ville, en cœur d’une tempête de neige, Kader circule. A une intersection, comme un bon élève, il met son clignotant et tourne à droite. Mais ça, c’était sans compter sur ce cycliste qui arrivait pile à ce moment ! *Oui, comme par hasard*

Morale de l’histoire: Primo, il faut contrôler l’environnement avec attention avant de tourner ; Deuxio, les cyclistes peuvent être des ninjas qu’on peut ne pas voir...

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Ambre, jeune conductrice, allait un peu vite dans un virage serré : elle est partie dans le décor.

Morale de l’histoire: il faut ralentir sensiblement pour aborder un virage compliqué.

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Claire *coucou c’est moi :)*, conductrice depuis 4 ans, je suis rentrée dans la voiture de devant à l’occasion d’un ralentissement soudain sur l’autoroute.

Morale de l’histoire: toujours surveiller ce qu’il se passe au loin.

En ce qui me concerne, j’ai trouvé que le moniteur qui m’a fait tester la machine m’a clairement poussé à l’erreur en me disant de dépasser et d’accélérer alors que je voyais bien que le véhicule d’en face ralentissait !

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Elise, conductrice depuis une quinzaine d’années est rentrée à 82km/h dans un autre véhicule qui lui a grillé la priorité à un stop. Sur une route à 90km/h, Elise arrive à une intersection où un véhicule est arrêté au STOP, au dernier moment, le véhicule s’insère et… Coupe la route de Elise, qui freine mais lui rentre dedans quand même.

Morale de l’histoire: il faut ralentir à une intersection même si on est prioritaire car on ne peut pas prévoir le comportement des autres.

*Bon, pour prendre sa défense, je trouve que le véhicule responsable de l’accident s’est inséré de façon assez irréaliste. Honnêtement, Elise était à 10 mètres de l’intersection quand le véhicule virtuel s’est lancé ! A moins d’être suicidaire, personne ne fait ça. Non ? :( *

Au terme de cette expérience, je n’ai pas ressenti la même chose dans ce simulateur qu’au volant de ma voiture. Peut-être est-ce dû au fait que j’ai pris mes habitudes et mes repères, ce qui n’est pas forcément le cas d’un jeune padawan de la route.

Conclusion

Les points positifs du simulateur de conduite

C’est bien beau tout ça, mais au final, qu’est-ce que ça apporte par rapport à notre bonne vieille conduite avec le moniteur et la vraie circulation ?

+++ Payer moins cher des « heures de conduite »: une heure de simulateur est moins chère qu’une heure de conduite. On ne consomme pas d’essence, on ne monopolise pas un membre du personnel… Bref, on se débrouille, bien qu’on soit souvent encadré.

Souvent, ces heures de conduite virtuelle sont comprises dans un forfait proposé par les auto-écoles.

+++ Le novice peut apprivoiser la voiture sans craindre un environnement bien réel. Il peut ainsi manipuler librement l’embrayage et les vitesses sans gêner les autres automobilistes et en étant plus serein.

Dans les grandes métropoles (et ailleurs) il faut dire que les conducteurs aguerris ne facilitent pas toujours la tâche des petits nouveaux. Il y aura toujours un gars pour klaxonner quand une voiture auto-école ne démarre pas au quart de tour à un feu vert…

+++ C’est un outil de sensibilisation qui peut être très efficace. Même si je trouve que le logiciel fait tout pour piéger l’élève, il y a toujours une morale derrière. Le simulateur nous sensibilise sur la vitesse, les distances de freinage et sur l’alcool en détaillant précisément chaque paramètre de l’accident virtuel qu’a pu avoir l’élève.

Je n’ai pas eu le loisir d’explorer pleinement l’outil, mais le constructeur l’a présenté comme très polyvalent. Il peut simuler un grand nombre de situations. Par exemple : entreprendre un virage sur la neige ou avec des pneus sous-gonflés, ça fait quoi ? Grâce au simulateur, on peut en avoir une idée en toute sécurité.

Les points négatifs

Je vais reprendre ce que j’ai dit un peu plus haut. En ce qui me concerne, je n’ai pas trouvé que le simulateur fasse réellement « ressentir » la route.

Après, je ne peux pas juger l’ensemble des simulateurs de conduite par le seul que j’ai testé. J’aurais aimé un simulateur qui fasse ressentir le freinage et l’accélération.

--- Pas de sensation de vitesse. Quand j’ai la même sensation à 10km/h qu’à 90km/h, j’ai du mal à prendre conscience du danger comme en situation réelle.

--- La simulation à des limites. Nous n’avons pas une vision à 360° de notre environnement, et donc, certaines précautions ne peuvent être prises avec le simulateur. Par exemple, on ne peut pas vérifier l’angle mort, ni s’entraîner à faire des créneaux.

--- Une heure de conduite sur le simulateur ne remplacera jamais la mise en situation réelle. A mon avis, certains élèves prendront plus à la légère l’entraînement sur le simulateur. Alors qu’en situation réelle… Ils auraient peur de rayer un autre véhicule.

Il ne faut pas perdre de vue qu’il s’agit d’un outil pour se former. Ce n’est pas un jeu vidéo, et l’élève doit vraiment s’y investir dans une logique de formation et non de divertissement.

Avez-vous déjà testé un simulateur de conduite en auto-école ? N’hésitez pas à partager avec le reste de la communauté ! Si vous n’avez essayé mais que vous avez un avis, n’hésitez pas non plus ! :)